Ce dernier trouve déloyal et mal placé l'entente qu'il existe entre Orange et Free, notamment dans les termes de l'accord d'itinérance : en somme il accuse Orange d'avoir délibérément permis l'implantation de Free qui propose des forfaits "si peu chers", selon les propos qu'il a tenu lors d'une interview au journal Le Monde.
Cela est tout de même étonnant de sa part, car cela lui a été proposé et il n'est pas censé ignorer les termes de la passation du marché.
Et dire qu'il n'y a pas si longtemps, j'indiquais dans un précédent article que cet accord pourrait laisser penser que Free Mobile pourrait être la marque "low-cost" d'Orange, tellement que les revenus sont intéressants et qu'ils prennent fait et cause (de manière caché) pour le nouvel opérateur. En effet, l'accord d'itinérance a quand même été signé à hauteur d'un milliard d'euros tout même... et ils ne comptent pas s'aligner sur les tarifs de Free contrairement aux autres.
Par ailleurs, que ce fut-ce Free Mobile ou un autre, le 4ème opérateur DEVAIT bénéficier d'un appui d'un "grand" existant déjà !
Y aurait-il comme un vent de jalousie de ne pas bénéficier de cette manne financière, de la part de SFR?
Ils l'ont aussi un peu provoqués, car SFR c'est toujours refusé de "subventionner des offres à perte". Alors que l'ARCEP avait établi initialement un marché sur une itinérance en 2G, Orange a signé pour une offre 3G, point d'énervement du Frank ESSER : il n'y avait aucune obligation de le faire et en le faisant, Orange a donné de grandes possibilités dès le départ à Free Mobile.
De plus, la terminaison d'appel (TA) se révèle aussi problématique selon le PDG de SFR. Le fait que Free Mobile demande la mise en place d'une TA (somme payée par l'opérateur lorsque ses clients appellent un concurrent) spécifique à savoir une TA asymétrique, du fait de sa création récente, il pense que cela ne devrait pas être accordé. Pour lui, c'est favoriser ou encourager les offres à perte, telles que Free les proposes.
Mais l'ARCEP tranchera d'ici le printemps 2012, avec son projet de TA asymétrique, déjà dévoilé.
Pour Frank ESSER, le point crucial reste toujours le financement : comment avec des offres si basses ont peut développer un réseau de qualité et répondre à la demande qui sera croissante de la part des clients? Sur qu'elle base Free va se développer?
Il est vrai que ces questions demeurent sur beaucoup de lèvres à l'heure actuelle et surtout chez Orange. Car il y a des engagements à tenir, des dates butoirs et des investissements concrets à réaliser, si Free Mobile veut rester sur le marché.
D'ailleurs, quant on regarde certaines clauses des CGV, on se rend compte qu'il y a quelques trappes pour que Free se fasse du fric comme tout opérateur (sms payant hors hexagone, appel au service client facturé, ...). A vrai dire, comme tout opérateur, Free Mobile saura retomber sur ses pieds.
Bouygues a fait l'effort de s'aligner, SFR ne le fera pas, Orange garde ses positions et n'ira pas plus bas. Les trois ont des marques low-cost qui, peut être, disparaîtront à un certain moment... quoi RED de SFR soit plus un forfait qu'une marque. Ce dernier a moins à perdre et de remaniement à faire que ces concurrents.
Chaque opérateur devra revoir ses priorités à la lumière des facilités octroyées à Free Mobile.
Mais le grand gagnant de tout cela et qui a la main sur tous les leviers reste Orange : un super contrat d'itinérance, une présence au sein du GIE qui s'occupe de la portabilité, des clients qui partent et reviennent sous prétexte de fiabilité de la marque, un soutien masqué envers Free lors de certaines attaques, notamment sur l'utilisation du réseau... il y a de quoi rester perplexe ! Les fonds ne vont pas désemplir à leur niveau.
Orange et Free sont fait en faits pour s'entendre pendant un bon moment dans leur intérêt commun.
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