Jacques CHIRAC, 79 ans, 22ème Président de la République Française, a été condamné ce jour jeudi 15 décembre 2011 à 2 ans de prison avec sursis dans le cadre des emplois fictifs de la Mairie de Paris.
En effet, il a été reconnu coupable de :
- détournements de fonds publics ;
- abus de confiance ;
- prise illégale d'intérêt.
Le reproche principal retenu dans cette affaire c'est le financement occulte à l'époque du RPR (dont il était le président) par les deniers du Conseil Municipal de Paris sous couvert de la création de certains postes au sein de la Mairie.
Durant cette période, cela n'a pas été moins de 30 millions de francs (4 573 470€) qui ont été détournés pour plus d'une vingtaine de personnes.
Ce jour est véritablement à marquer d'une pierre blanche, car c'est la première fois qu'un ancien Chef de l'Etat se voit condamné dans une affaire le concernant directement ! Du jamais vu en France. On peut dire que la 5ème République française a eu beaucoup de rebondissements ces dernières années.
M. CHIRAC souffrant d'anosognosie reconnue depuis septembre dernier (maladie neurologique apparentée à celle d'Alzheimer), il n'a pas pu assister à toutes les phases de son procès.
A l'issue de la décision de sa condamnation, il affirme qu'il ne fera pas appel bien que sur le fond il conteste catégoriquement ce jugement ! Se sachant malade, à quoi bon poursuivre, d'autant plus qu'il estime sur l'honneur n'avoir rien à se reprocher.
Ceci dit, il précise être soulagé que le jugement ne porte que sur lui et non ses collaborateurs de l'époque qui n'avaient rien à avoir dans les faits qui lui sont reprochés. Ces derniers n'ont eu aucune sanction pénale quant à leur éventuelle implication dans les emplois fictifs.
Avec cette condamnation, beaucoup de choses sont remises en cause.
L'immunité d'un ancien chef de l'Etat est maintenant quasiment inexistante et il peut se voir véritablement condamné. D'ailleurs, le parti socialiste en la personne de François HOLLANDE milite en ce sens : abolir ce dispositif au Président de la République afin qu'il puisse comparaître comme n'importe quel individu dans des cas portant atteinte à l'intérêt général ou des cas graves.
Par ailleurs, dans cette affaire l'indépendance de la Justice vis à vis de l'Elysée est aussi pointée du doigt. Les diverses relances dans l'affaire, certains non lieux, certains arrangement ou minoration n'ont pas été compris par certains lors de l'instruction du dossier.
Ceci dit, avec ce jugement, bon nombre de politiques (prioritairement de gauche) se félicitent du jugement et notamment le Maire actuel de Paris. Bien que certaines sommes ont été versées en réparation du préjudice commis pour 19 des emplois concernés, il estime que la justice a bien agit en condamnant M. CHIRAC.
Eva JOLY souhaiterait à son tour que la justice aille plus loin en réclamant donc la démission de l'ancien Chef de l'Etat du Conseil des Sages de la France... Elle oublie juste deux petits points : les membres de ce Conseil sont nommés à vie (comme au CSA) et que la seule révocation (et on parle là de suspension) n'est que pour cause médicale !
Il n'appartient donc pas à un juge, quand bien même qu'il fut porté atteinte à la valeur morale, de destituer un sage de ses droits.
Compte tenu de la circonstance aussi, il semble pour certains peu probable que Jacques CHIRAC soit interdit de vote pour 2012 mais aussi aille en prison véritablement.
Un homme blessé mais pas mort.
Certes, il a été reconnu que l'ancien Maire de Paris est coupable des faits qui lui sont reprochés. Bien que touché sur le plan physique, moral, personnel et politique, il n'en demeure pas moins lucide de ce qui lui arrive.
Certains retiendront de lui cette dernière image : un homme politique à terre et en fin de vie, victime de l'acharnement de ses bourreaux au crépuscule de sa vie.
En effet, pourquoi tant d'acharnement sur un homme qui n'a pas endêté la Ville de Paris par ses agissements? Pourquoi cette humiliation publique, sachant qu'à cause de sa maladie et même avec de la prison ferme il n'aurait jamais put purger sa peine?
La réponse est simple : un symbole pour un changement législatif.
Malgré tout, malgré sa stigmatisation, l'homme reste fort et digne et continue sa route en gardant la tête froide et en étant pragmatique.
Sa force? Sa famille, ses alliés politiques de toujours qui n'ont pas manqués de réagir à la sortie du tribunal.
Bien que la gauche, les Verts (Eva JOLY), l'extrème Droite (JM LE PEN) se félicitent de cette justice indépendante et forte, la droite relativise l'action en reconnaissant les faits mais aussi en jugeant cette décision de "très sévère" (tout comme sa fille adoptive). Ceci dit, la Droite prend acte et mesure l'ampleur des réformes à porter sur la loi.
Bien sur, de l'avis général et de la majorité des interrogés, l'image de l'ancien Chef de l'Etat qu'est M. Jacques CHIRAC est certes égratignée mais cela n'entache en rien son action, son investissement et ses compétences lors de ses mandats.
Le Président SARKOZY ainsi que son Premier Ministre en restent conscient et appellent l'opinion publique à ne pas l'oublier.
Épilogue
Il s'agit là d'un épilogue triste et heureux mais aussi nécessaire d'un certain point de vue, même si les faits reprochés étaient monnaie courante à l'époque !
Bien sur, l'épée de Damoclès est encore sur la tête de M. CHIRAC car si une autre condamnation intervenait sur une date postérieure aux faits reprochés, son sursis changerait en prison ferme... mais vu sa santé, la clémence serait de mise au moins des juges au mieux du Président de la République en exercice.
Il faut être optimiste...
Comme il était dit dans un film "de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités" et c'est là toute l'importance de la chose quand on prend des décisions qui peuvent se retourner contre nous à un moment quelconque.
Et vous, quel est votre avis sur ce jugement et du degré de responsabilité des protagonistes de l'époque?
Je pense que l'on ne peut exercer une fonction aussi éminente et être sujet à des recours de toutes sortes contre le Président. Si cela devait être le cas, à mon avis, M. SARKOZY passerait sa vie devant les juges... Es-ce bon pour la démocratie... Je ne pense pas ! Toutefois, il n'est pas normal d'être jugé pour des faits qui datent de plus de 15 ans... alors qu'on en avait connaissance. A mons sens, au moins deux dispositifs doivent être mis en place :
RépondreSupprimer1- Diminuer la durée des procédures en donnant plus de moyens à la justice
2- Changer la Loi : Le Président est élu pour 5 ans non renouvelable.... ce qui permettrait à la justice de faire son travail plus rapidement !
Mais l’immunité doit rester ! Questions de bon sens.
Anonyme 17.12.11 12h18 : tes propositions devraient être pris en compte dans le cadre d'une réforme !
RépondreSupprimerCeci dit, un mandat de 05 ans peut parfois être court pour mener certaines actions... un laps de temps parfois plus long peut être nécessaire pour impulser certains changements (je parle des bénéfiques !)
Mais je te rejoins : la procédure a durée bien trop longtemps vu depuis quand datent les faits !
Justement, un délais de 5 ans est parfait, comme cela, le président sortant travaillera jusqu'au bout et ne prendra pas 1 année pour travailler à sa réélection... Par ailleurs, cela aura le mérite de laisser la place à d'autres et pourquoi pas plus jeune...
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